Sylvain Knecht, Guy Schneider, Isabelle Robin
Le premier album du Messin Sylvain Knecht est un point de vue intimiste sur la poésie et la chanson française, du blues déchiré à la ballade douce.
Beaucoup à Metz connaissent Sylvain Knecht, qui sillonne la ville de Metz à vélo, s’arrête sur une terrasse au soleil pour savourer un café après une méditation zen, file rejoindre des musiciens ou des acteurs, parfois des poètes. Il enseigne le français aux migrants, débat avec des philosophes, se met aux fourneaux pour les copains. Il touche à tout, avec bonheur. L’ancien commerçant commerce avec l’amour, l’amitié, la musique et les mots. Et avec la peinture de Claude Lhuillier, un ami, une muse et un aiguillon. « Tu peux le faire », lui a-t-il dit, en parlant de sortir un album de chansons.
Alors Sylvain a repris ses textes. « J’aime ce qu’il y a derrière les choses, les mots. Je suis en quête de leur sens. Je ne cherche pas à intellectualiser, c’est de l’intuition. Quand j’écris ce titre, « L’enfermement », je me demande si c’est parce que l’enfer me ment… » Et il sourit avec ses yeux.
« La chanson a été la meilleure introduction à la poésie, je pense à Apollinaire, Cendrars, Rimbaud. » Le chanteur autodidacte a convoqué sa technique d’acteur, qui libère et permet d’incarner un texte. « Quand j’entends Philippe Léotard qui chante Est-ce ainsi que les hommes vivent, d’Aragon, je pleure. »
Par gourmandise, « et parce que ce sera sûrement mon seul album », Sylvain Knecht s’est mis à explorer les territoires de la chanson. « Je viens du folk et du blues, de Cohen, de Dylan, des Beatles. » À la contrebasse et aux arrangements, fidèle compère, Guy Schneider a poussé les murs des genres musicaux pour construire cet album baptisé « Idyllusion ». Le swing manouche précède la ballade, qui succède au rock ou au calypso. Sylvain Knecht chante tantôt à la façon de Gainsbourg, de Ferré, il prend les manières d’un Leforestier ou d’un Leprest. Ce n’est pas lisse, c’est sincère. L’enregistrement s’est déroulé à Clouange, dans les studios exigeants de Jean-Pascal Boffo.
Chaque titre cultive un son moelleux. Isabelle Robin du trio Sylguyza est au violon. De bons musiciens font le reste, une pointe d’orgue Hammond, un filet d’harmonica, un souffle de trompette. Que disent ces alexandrins - L’amour, la volupté, la joie, l’insouciance de la jeunesse, la folie, l’espoir. « C’est ma vie. »
R.L Metz C. B.
Sylvain Knecht, Guy Schneider et Isabelle Robin.
http://www.lasemaine.fr/2016/07/26/chercheur-de-son-et-de-sens
Lieu : Gueulard
Adresse : Rue Clemenceau
Ville : Nilvange
Département : Moselle
Région : Grand Est
Pays : France
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