Pipeline, Elena Perlino
Vernissage : vendredi 2 octobre 2015 – 19H
Le reportage photo Pipeline a été réalisé de 2006 à 2013.
La traite ayant pour but l’exploitation sexuelle des femmes nigérianes est un phénomène courant et complexe. Elena Perlino a suivi certaines femmes nigérianes victimes de la traite lors de différents moments de leur séjour en Italie, entre Turin, Gênes, Rome, Naples et Palerme.
80 % des jeunes filles qui viennent en Italie arrivent de Benin City, dans la région rurale de l’Edo State.
« Les journaux locaux appellent la route des esclaves Pipeline « oléoduc ». Et, à bien y regarder, il n’y a pas beaucoup de différences entre les filles et le pétrole. Tous les deux génèrent beaucoup d’argent. » Giuseppe Carrisi, La fabbrica delle prostitute. La figure clé autour de laquelle l’exploitation des jeunes filles tourne, est la maman. Elle contraint les femmes arrivées en Europe à se prostituer et contrôle que soit payée leur dette. La dette à payer pour chaque femme est très élevée, autour de 50, 60, 80 mille euros. Cette somme ira soutenir la puissance de la mafia nigériane, et alimente ainsi ses nombreux trafics illégaux, du trafic d’organes jusqu’aux trafics d’armes et de drogue. En cas de difficulté, la maman peut demander l’intervention des brothers nigérians qui recourent à la violence pour convaincre les femmes plus récalcitrantes. Si cela ne suffit pas, il y a toujours un rite vaudou qui permet d’enchainer psychologiquement les jeunes filles. Le Juju, contracté avant de partir du Nigeria, assure que les femmes aient connaissance des terribles conséquences qui peuvent advenir à elle-même ou à leur famille en cas de non respect du contrat.
« Il y a un accord entre les parties intéressées devant l’officiant de la pratique vaudou », affirme Cristina Jomir, « dans lequel si celui qui reçoit de l’argent ‘en prêt’ refuse de le restituer ensuite alors il sera menacé de mort ou de devenir fou ou n’importe quelle autre disgrâces. Dans la prestation de serment, la victime doit donner à l’officiant vaudou ongles des mains, cheveux, sang, photographies, objets qui seront restitués lors du payement[…] » (C. Jomir, Donna, Fede, Crimine: la drammatica traviata della prostituzione nigeriana, in http://issuu.com/rivistacriminale/docs/1_2008_criminalita_femminile, 26 January 2010)
Le Château Vodou est un musée privé atypique : il présente la plus grande collection d’objets vodou ouest-africains au monde.
Implanté dans un écrin exceptionnel, un château d’eau de 1878, il est géré par une association.
Le Vodou est une religion qui englobe un vaste champ de pratiques, de rituels et de croyances. Il est originaire d’Afrique de l’Ouest et il puise plus précisément ses racines dans l’ancien royaume du Dahomey. Il s’est fixé dans la forme que nous lui connaissons aujourd’hui aux alentours du XVIIème siècle.
Il encadre les moments clefs de la vie (naissances, unions, morts) mais vise aussi à guérir les maladies. Elle vise à maintenir une harmonie entre le monde visible, terrestre, de la nature, et le monde invisible des divinités et des ancêtres via la divination du Fa, des cérémonies, mais aussi des objets de culte.
Tous les objets présentés ont été utilisés dans des pratiques religieuses. La collection de plus de 1200 objets appartient aux fondateurs du musée : Marc et Marie-Luce Arbogast.
Venez à Strasbourg, à la rencontre d’Hébiéso (divinité de la foudre), de Mami Wata (déesse de l’océan), d’Aguin (génie de la brousse) et de toutes les autres figures du panthéon vodou.
* Accessible aux enfants.
Lieu : Château Vodou
Adresse : rue de Koenigshoffen
Ville : Strasbourg
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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