Les artistes lorrains exposent
Depuis quelques années déjà, les Artistes Lorrains et les Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA) cultivent des contacts réguliers et s’exposent les uns chez les autres et vice versa. Pour cette exposition chez AIDA Galerie, les Artistes Lorrains ont envoyé une petite délégation de 7 artistes bien représentatifs de leur association, qui comprend désormais plus de 400 membres. Interrompue en avril dernier par la fermeture administrative de la galerie pour cause de pandémie, cette exposition est prolongée jusqu’au mois de juin.
Isabelle Becker-Conraud (aquarelle)
Elle présente pour cette exposition une sélection d’aquarelles reflétant son goût pour les paysages formés de larges étendues d’eau, de nature sauvage ou de ciels tourmentés. C’est notamment au sein de paysages d’Ecosse et de pays nordiques qu’elle puise ces motifs, dont elle cherche à restituer en priorité l’ambiance qu’elle a ressentie à leur contact, avec toute la fluidité, la liberté et l’ampleur de geste qu’autorise le mouillé de l’aquarelle. C’est ce qui la conduit à proposer des compositions très stylisées, épurées parfois jusqu’aux limites de abstraction. Leur caractère malgré tout figuratif subsiste ici ou là par la restitution de quelques discrètes constructions et autres artéfacts humains, perdus au milieu de cette vaste nature mais bien lisibles néanmoins.
Violette Costet (peinture)
Elle a apporté trois portraits imaginaires, inspirés de figures mythiques ou intemporelles portant toutes trois une marque forte dans notre culture commune. Chacune est restituée pourvue de son aura de mysticisme, de spiritualité ou de mystère. Très dessinées, ses créations sont généralement empreintes d’une dimension tout à fait onirique, notamment en raison du traitement de la couleur (très souvent des gammes limitées aux nuances de bleus). Elles puisent aussi dans l’imagerie fantastique et surréaliste, permettant de conjuguer par ce vocabulaire formel le présent avec l’éternel, le vivant avec l’inerte, le réel avec les limbes du rêve. Sa recherche plastique reflète en fait ses propres questionnements spirituels et philosophiques, ce qu’illustrent tout particulièrement les pièces présentées.
Gil Georges (peinture)
Les créations très colorées qu’elle réalise à l’acrylique ont en commun d’exprimer le mouvement, l’élan vital, la force et le ressort. Elle a apporté pour l’occasion deux pièces intitulées « Chaos ». On y voit les couleurs du feu et les mouvements des forces telluriques pour évoquer le cycle constructeur et destructeur du cosmos. Très graphiques, les réalisations sont également dominées par les oppositions marquées entre gammes de couleurs chaudes et froides, animant des compositions à la fois très dynamiques et tout à fait équilibrées.
Christine Marie Mangeot (aquarelle)
Elle a apporté pour cette exposition une série d’aquarelles consacrées à des paysages d’hiver sous la neige : des forêts de Mélèzes de Savoie ployant sous le poids de plusieurs centimètres d’épaisseur de neige, mais aussi des villages ou des constructions de montagne disparaissant à demi sous la neige. D’un côté, la neige apporte à tout paysage une dimension très graphique, générant des contrastes extrêmes de valeurs, très caractéristiques. Mais en même temps, la neige transfigure les espaces qu’elle recouvre et impose pour leur lecture la perception de nuances extrêmement subtiles de blancs, à peine colorés d’ombres, de reflets et de lumières. Finement observée, c’est toute la richesse plastique très spécifique à la neige que ces aquarelles parviennent à restituer.
Marie-Andrée Planche (peinture)
C’est au pastel et à la peinture à l’huile qu’elle livre son attirance pour le réalisme figuratif. Si elle se dit volontiers fascinée par les maîtres hollandais du XVIIème siècle, les pièces qu’elle a apportées pour cette exposition sont en majorité inspirées de photos prises sur le vif à l’occasion d’un voyage en Birmanie, aujourd’hui sous les feux de l’actualité. Touchée par les habitants de ce pays lointain, elle nous restitue les portraits et les aspects de la vie courante qui l’ont frappée, nous transmettant ainsi le choc de ses émotions.
Claude Semelet (compositions minérales)
Elle a apporté pour cette exposition un ensemble de pièces de petits formats. Elle réalise ses compositions à partir de matières minérales tirées du sol : galets, pierres calcaires, amalgames minéraux divers, fossiles et autres lointains souvenirs légués par les mers du Trias. Elle fixe ces minéraux à l’aide de ciment sur une armature métallique, et compose ainsi des ensembles qu’elle appelle « Tapisseries minérales ». L’analogie avec la tapisserie est frappante, car les minéraux ainsi assemblés composent des trames et des textures ressemblant à celles de textiles naturels. Ailleurs, les minéraux sont assemblés à la manière d’écailles recouvrant une peau que l’on pourrait croire animale. Il s’ensuit que la pierre se met à onduler, tandis que le minéral paraît soudain affranchi du poids de sa matière. Les compositions sont ordonnées par les différences de calibres, jouent avec les contrastes de matières, denses ou poreuses, lisses ou rugueuses, et s’agencent par couleurs, les tons parcourant une large gamme de gris plus ou moins marqués ou colorés.
Daniel Semelet (sculpture)
Il a apporté pour cette exposition un ensemble de sculptures de petite et moyenne taille, réalisées en céramique patinée. Une thématique y revient de façon récurrente : la figure humaine, souvent mise en scène dans sa propension à former des ensembles grégaires, composés d’un nombre plus ou moins élevé d’individus. Parfois, ces ensembles expriment, à des degrés plus ou moins marqués, une forme d’accablement, de stupeur ou d’effarement devant le fait de la condition humaine. Pour cette exposition en revanche, il a apporté des pièces restituant des scènes très vivantes de la vie quotidienne, apparaissant saisies et croquées sur le vif.
AIDA Galerie
Elle est la galerie d’art de l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA). Sa vocation principale est la diffusion artistique des travaux réalisés par ses membres. Plus ponctuellement, elle organise de grandes expositions collectives « hors les murs » dans les villes alsaciennes, participe à des échanges avec d’autres associations d’artistes hors d’Alsace (par exemple en Pays de Bade ou en Lorraine) ou accueille les expositions d’artistes invités. AIDA Galerie organise dans ses murs chaque année plus d’une vingtaine d’expositions.
L’AIDA
L’AIDA (Association des Artistes Indépendants d’Alsace) est la plus ancienne association d’artistes d’Alsace en exercice. Ses origines remontent aux années 1900. Elle compte aujourd’hui plus d’une centaine de membres, tous artistes des arts visuels, vivant et travaillant en Alsace ou en lien avec cette région. Les ateliers des artistes de l’association sont répartis dans toute l’Alsace, si bien qu’on peut dire que l’AIDA est un animateur de la vie culturelle régionale. Tous les courants ont droit de cité. La grande diversité des modes d’expression constitue d’ailleurs l’une des positions revendiquées de l’association. Elle peut amener les écritures les plus contemporaines et les démarches les plus inclassables à se confronter avec des formes d’expressions plus traditionnelles. Seule exigence de sélection des membres : la qualité artistique des travaux et le professionnalisme des artistes.
aida.galerie.strasbourg@gmail.com
Lieu : galerie Aida
Adresse : Rue Grand Rue
Ville : Strasbourg
Quartier : Centre ville
Département : Bas-Rhin
Région : Grand Est
Pays : France
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