Exposition « gravures et empreintes »

La galerie Aida , Strasbourg

Entrée libre

Avec Marie-Jeanne Lejeune, Geneviève Pixa, Pascklin, Roland Jacob, Fanny Saint-Pierre , Michel Colin et Agnès Weill

Organisé par Galerie AIDA

L’exposition est consacrée au dessin et principalement aux modes traditionnels d’impression sur papier ou autres supports, c’est à dire aux estampes : lithographies, monotypes, xylogravures, linogravures, gravures sur zinc ou sur cuivre et autres épreuves, obtenues à l’aide de matrices mises sous presse. Tout un univers matériel et sensible se trouve ainsi rappelé, avec ses encres, ses qualités diverses de papiers, ses plaques de linoléum, bois, métal et autres matériaux utilisés pour l’impression. Sept artistes de la galerie sont au rendez-vous de cette rencontre graphique.

L’exposition d’AIDA Galerie

Michel Colin (estampes)

Pratiquée sous ses nombreuses formes traditionnelles, l’estampe fait partie de son répertoire habituel de techniques, aux côtés du pastel et de la peinture à l’huile notamment. Le répertoire qu’il réserve à l’estampe comprend des thématiques particulièrement variées, illustrations de contes et de poésies, scènes illustratives ou narratives diverses où, plus souvent qu’à leur tour, de nombreux animaux apparaissent, assurant selon le cas un rôle d’acteur de premier plan ou plus anecdotiquement, un rôle de figuration au second plan. Il a choisi de présenter pour cette exposition un ensemble d’estampes où dominent les réalisations en couleurs, dont quelques pointes sèches rehaussées à l’aquarelle.

Roland Jacob (estampes)

Le vif intérêt qu’il porte aux formes végétales le conduit à mettre au point des modes très personnels de xylogravure. Il exploite en effet les graphismes singuliers produits par les insectes xylophages lorsqu’ils s’en prennent aux arbres morts, y creusant leurs galeries. Du bois ainsi livré en pâture en pleine forêt, il extrait et façonne des matrices qui lui permettent de presser des tirages très insolites. Il réalise également d’un autre côté des impressions tirant parti de la découpe et du dessin des écorces dont les platanes se défont à l’occasion de leur mue annuelle et qu’il collecte dès la saison venue. Leurs formes lui suggèrent de très étranges compositions.

Marie-Jeanne Lejeune (estampes)

Elle consacre une part prédominante de son activité créatrice à la pratique d’un large répertoire de techniques d’estampe, explorant toutes les possibilités de l’eau forte, de la pointe sèche, de la linogravure et de la xylogravure. Elle s’est mise plus récemment à réaliser des estampes sur tissu. Le corps humain, les arbres et les paysages ainsi que des sujets suggérés au fil des jours par l’actualité constituent ses thèmes habituels de travail. Elle présente ici quelques-uns de ses derniers travaux.

Pascklin (estampes)

Toutes ses réalisations sont d’inspiration alsatique. Elles mettent en scène des personnages en tenues traditionnelles alsaciennes, saisis dans leur vie quotidienne. Parce qu’ils sont représentés sans visage, les scénettes dans lesquelles ils apparaissent prennent un caractère universel, chacun pouvant se projeter en eux. Dans une écriture très reconnaissable, personnelle et pleinement d’aujourd’hui, son approche vise à revisiter et réactiver ce folklore régional imaginaire et intemporel auquel ses réalisations font explicitement référence.

Les peintures très colorées qu’il réalise habituellement sont rythmées et charpentées par l’utilisation du noir, qui leur apporte un caractère tout à fait graphique. C’est donc très naturellement qu’il est passé pour cette exposition aux estampes, puisqu’il y présente un ensemble de pointes sèches discrètement rehaussées d’un peu de couleur.

Geneviève Pixa (estampes)

Avec le noir et blanc, elle est clairement dans son élément, que ce soit sous forme d’estampe ou de photo, autre médium privilégié de son activité.

Ses thématiques habituelles de travail se préoccupent principalement de nature et de figure humaine, souvent dans un style très accusé, expressif jusqu’à l’expressionnisme.

Elle a apporté pour cette exposition deux séries d’estampes gravées à la pointe sèche et pressées sur… carton alimentaire. Avec un peu d’attention, on reconnaît en effet comme supports d’impression les packs servant à contenir des boissons comme le lait ou les jus de fruits frais...

Fanny Saint-Pierre (dessin)

Désormais placées sous le signe de la couleur bleue, ses dessins au bic et à l’encre bleue mettent cette fois plus particulièrement en scène la femme, son corps, ses émotions et ses aspirations, y compris celle de voir ses droits respectés.

Elle a donc sélectionné pour cette exposition quelques dessins bien représentatifs de ces orientations, fruits autant de ses cheminements introspectifs personnels que d’une préoccupation d’affirmation et d’expression de sa vision du monde.

Dans un style toujours très figuratif, ces préoccupations s’illustrent dans un langage à la fois symbolique et narratif, où se retrouvent également des tournures de style propres aux domaines du rock, du fantastique et de la science fiction.

Agnès Weill (estampes)

Sa pratique passe par la peinture autant que par l’estampe, toutes deux se trouvant confondues dans une même approche. Si les sujets traités relèvent pour l’essentiel du paysage, leur restitution est prétexte à des recherches de textures, de rapports de formes ou de couleurs, au service d’un intérêt manifeste pour les effets de superposition, de transparence et de profondeur des plans. Elle pousse les limites de l’estampe en utilisant largement les encres de couleur, mobilisant pochoirs ou papiers de soie pour agir sur la diffusion de l’encre sous presse et obtenir des effets de textures et de nuances.

Pour cette exposition, elle présente plusieurs linogravures à plaque perdue, cette technique consistant à réaliser plusieurs passages sous presse avec différentes couleurs successives pour la réalisation d’une même estampe.

AIDA Galerie

Elle est la galerie d’art de l’Association des Artistes Indépendants d’Alsace (AIDA). Sa vocation principale est la diffusion artistique des travaux réalisés par ses membres. Plus ponctuellement, elle organise de grandes expositions collectives «hors les murs» dans les villes alsaciennes, participe à des échanges avec d’autres associations d’artistes hors d’Alsace (par exemple en Pays de Bade ou en Lorraine) ou accueille les expositions d’artistes invités.

AIDA Galerie organise dans ses murs chaque année plus d’une vingtaine d’expositions.

L’AIDA

L’AIDA (Association des Artistes Indépendants d’Alsace) est la plus ancienne association d’artistes d’Alsace en exercice. Ses origines remontent aux années 1900. Elle compte aujourd’hui une centaine de membres, tous artistes des arts visuels, vivant et travaillant en Alsace ou en lien avec cette région. Les ateliers des artistes de l’association sont répartis dans toute l’Alsace, si bien qu’on peut dire que l’AIDA est un animateur de la vie culturelle régionale.

Tous les courants ont droit de cité. La grande diversité des modes d’expression constitue d’ailleurs l’une des positions revendiquées de l’association. Elle peut amener les écritures les plus contemporaines et les démarches les plus inclassables à se confronter avec des formes d’expressions plus traditionnelles. Seule exigence de sélection des membres: la qualité artistique des travaux et le professionnalisme des artistes.